Communiqué de presse -

"Ne pas réagir trop fermement, au risque d'une guerre commerciale"

Depuis le 1er juin, les entreprises européennes qui importent de l'acier et de l'aluminium aux US sont plus taxées. Pour le secteur belge de l'acier, le manque à gagner pourrait atteindre 240 millions d'euros.

En effet, si les USA s'attaquent également à l'industrie automobile européenne, les dommages seront bien plus lourds.

En mars, le gouvernement américain avait déjà menacé d'introduire des droits d'importation plus élevés sur l'acier (+25%) et l'aluminium (+10%). Pour l'Europe, le Mexique et le Canada, les USA avaient consenti à une exception temporaire jusqu'au 1erjuin. Cela donnait le temps aux négociateurs de tenter d'éviter une guerre commerciale imminente et d'arriver à un accord pour limiter les importations européennes d'acier et d'aluminium aux USA. Mais ces négociations n'ont pas abouti. C'est pourquoi les USA ont décidé hier de suspendre les dispenses sur les droits d'importation pour l'Union européenne.

Conséquences

La Belgique exporte pour 12,9 milliards de produits sidérurgiques et 2,2 milliards de produits en aluminium, dont respectivement 240 millions et 53 millions d'euros vers les États-Unis. Si elles sont taxées à respectivement 25 et 10 pour cent, ces exportations disparaîtront en grande partie.

Cela aura un impact sur les usines belges d'ArcelorMittal, d'Aperam, de NLMK et d'Industeel. Pour NLMK et Industeel, il s'agit de 5 à 10 pour cent de leur production, surtout des tôles en acier pour la construction navale. Selon Agoria, il devient très difficile de répercuter ces droits d'importation sur les clients américains étant donné que d'autres pays peuvent encore exporter de l'acier vers les USA sans restrictions à l'importation.

Agoria redoute surtout une escalade de la guerre commerciale. Si l'Europe réagit très fermement en taxant lourdement de trop nombreux produits américains, il se pourrait que Trump réagisse en instaurant un droit d'importation sur les voitures européennes. Et notre pays sera alors touché de plein fouet. Nos constructeurs automobiles avant tout, mais également les équipementiers qui fournissent l'industrie automobile allemande. Alors, il ne sera plus question d'une perte de 240 millions d'euros en raison des droits d'importation sur l'acier, mais de près de 2 milliards d'euros de chiffres d'affaires en moins.

Agoria insiste dès lors auprès des autorités belges et européennes pour éviter une nouvelle escalade dans ce conflit. Agoria demande en outre à l'Union européenne d'utiliser avec une extrême prudence des instruments européens de protection du commerce, comme l'enquête de sauvegarde en cours à l'encontre de certains produits en acier, et ce uniquement en parfaite conformité avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce.

Des mesures déséquilibrées, prise à la hâte, de la part de l'Union européenne pour limiter les importations de certains biens seront au moins aussi préjudiciables pour l'industrie technologique belge que les mesures américaines mêmes. Outre l'importance des exportations, la compétitivité de nos entreprises dépend en effet aussi fortement des conditions auxquelles les matières premières et les produits semi-finis peuvent être importés.

Agoria insiste enfin auprès de la Belgique et de l'Union européenne pour que tout soit mis en oeuvre pour que l'Union européenne ne subisse pas purement et simplement les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. L'Union européenne doit dès lors également continuer à mener une stratégie commerciale offensive au niveau tant multilatéral que bilatéral et continuer à oeuvrer en faveur d'une suppression des mesures tant tarifaires que non tarifaires, aussi bien envers les États-Unis qu'envers d'autres pays tiers.

Thèmes

  • Wetenschap, technologie

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  • europe

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