Un éclairage LED intelligent permettrait aux communes bruxelloises d’économiser 50 millions d’euros

Si les communes bruxelloises équipaient l’ensemble de leur éclairage public de la technologie LED, elles pourraient économiser quelque 50 millions d’euros, voire même davantage en cas de recours à des systèmes intelligents pouvant être commandés à distance. Cela permettrait en outre de réduire les émissions de CO2 de 15.000 tonnes par an. Tels sont les résultats de calculs effectués par Agoria, la fédération de l’industrie technologique. « Qu’attendons-nous encore pour réduire de moitié notre facture énergétique et environnementale ? » s’interroge dès lors René Konings, Chief Brussels Region chez Agoria.

Les 19 communes bruxelloises ont cédé la propriété de leur éclairage public à Sibelga, qui est donc responsable de 85.000 luminaires au sein de la Région. Seuls 1,7 % d’entre eux sont équipés de LED, un pourcentage très faible par rapport au niveau régional. Le long de la voirie régionale, qui compte 25.000 points d’éclairage, 15 % des armatures sont équipées de LED. Il en résulte une économie d’énergie de 50 %. À titre de comparaison, 2,5 % des routes communales wallonnes et 5 % des routes communales flamandes sont éclairées par des systèmes LED. Aux Pays-Bas (10 %) et en France (7 %), la transition a été amorcée il y a longtemps déjà.

« Nous nous imposons des coûts inutiles, » estime Konings. « Remplacer l’ensemble de l’éclairage sur une période de dix ans nous permettrait d’économiser au minimum 50 millions d’euros, soit 5 millions d’euros par an. En outre, les lampes LED durent plus longtemps et sont donc moins coûteuses à entretenir. » Le passage à un éclairage LED non connecté avec un schéma fixe de variation de l’intensité lumineuse permet déjà de réaliser une économie pouvant atteindre 50 %. Dans ce cas, l’éclairage est contrôlé durant des périodes fixes. Si nous optons pour des systèmes d’éclairage connectés, pouvant être commandés de manière flexible, l’économie d’énergie peut même atteindre 60 à 80 % ».

Agoria plaide pour une augmentation du nombre de systèmes d’éclairage connectés, car ceux-ci fournissent aux pouvoirs locaux des données plus précises en matière de consommation et d’entretien. L’éclairage connecté permet en outre un contrôle flexible. « Il est notamment possible de faire varier l’intensité lumineuse à distance lors d’événements ou d’éclairer davantage certains points en cas d’incident. Les poteaux d’éclairage intelligents peuvent également être équipés de capteurs dans le cadre d’applications Smart City, » poursuit Konings : « Ils peuvent par exemple héberger un hotspot wifi, des caméras, des capteurs pour le bruit ou la pollution ou un point de recharge pour véhicules électriques ».

L’éclairage jouera un rôle important dans les villes intelligentes de demain. L’ajout de fonctionnalités complémentaires aux points d’éclairage doit se faire en concertation avec les communes et ce, afin de permettre à Sibelga de mieux répondre aux besoins des pouvoirs locaux. De nouveaux business models, dans le cadre desquels la lumière est proposée en tant que service par le biais d’un contrat de services ou d’un partenariat public-privé (PPP), peuvent également être envisagés. « Dans ce cadre, le partenaire privé peut prendre en charge la gestion, l’entretien et l’installation et accélérer la transition vers la technologie LED. En Wallonie, le marché lancé par la SOFICO pour la gestion de l’éclairage le long des autoroutes et des routes régionales constitue un bel exemple de partenariat public-privé, » conclut René Konings.