Communiqué de presse -

Agoria à propos de la conjoncture économique : « Réalimenter le moteur ou tomber en panne »

« Les bonnes mesures prises par le gouvernement fédéral au début de la législature, telles que le saut d’index et le tax shift, ont eu leur effet mais n’en ont plus guère à présent, si bien qu’il est temps de prendre de nouvelles mesures, » a déclaré Marc Lambotte, CEO d’Agoria, lors de la présentation des chiffres de conjoncture semestriels du secteur technologique.

« Nous nous trouvons dans une phase de bonne conjoncture. Le chiffre d’affaires, l’emploi, les investissements et notre part de marchés sont bons. Toutefois, les premiers signes d’un changement de tendance sont perceptibles : la croissance ralentit, les carnets de commandes sont moins remplis, les créations d’emplois sont un peu moins nombreuses, la compétitivité diminue, le taux d’utilisation des capacités recule, les investissements se contracteront en 2019, la rentabilité des entreprises baisse et l’incertitude économique croît au niveau international. Il n’y a donc certainement pas de quoi se montrer euphorique. Nous sommes tous confortablement assis au volant de notre voiture, mais il est grand temps que nous nous rendions compte que le réservoir est presque vide. En effet, le moteur comment à toussoter. Si nous ne faisons pas le plein, nous tomberons en panne sèche, » avertit Lambotte.

Huit feux clignotants orange

« Huit avertissements s’affichent sur le tableau de bord de notre voiture et doivent être pris très au sérieux, » insiste Lambotte. Il s’agit du fléchissement de la croissance du chiffre d’affaires et de l’emploi, du nombre croissant de postes vacants, des prévisions à la baisse en matière d’investissement, du recul de la compétitivité, de l’incertitude économique au niveau international, de la contraction de la rentabilité et de la fiscalité toujours élevée.

Selon Agoria, le moteur peut être réalimenté de différentes manières. Ainsi, la fédération de l’industrie technologique plaide en faveur d’une baisse des cotisations ONSS de 25 à 20 pour cent, d’une nette augmentation du nombre de travailleurs, d’une formation plus flexible des salaires, d’une diminution de l’impôt des sociétés de 25 à 20 pour cent pour toutes les entreprises et d’une réforme de l’index. « Le saut d’index était une mesure ponctuelle. L’index n’a pas été réformé en profondeur, » explique Lambotte.

Chiffre d’affaires record de 128 milliards d’euros

C’est la quatrième année consécutive que l’industrie technologique belge connaît une croissance, laquelle s’élève cette année à 1,7 pour cent pour atteindre un record absolu de 128 milliards d’euros. Ce sont les secteurs Solutions IT (5,5 pour cent) et Produits métalliques (2,8 pour cent) qui sont les plus performants. Toutefois, l’heure n’est pas à l’euphorie chez Agoria. La croissance du chiffre d’affaires ralentit. Le rythme de la croissance du chiffre d’affaires retombe de 3,7 pour cent en 2017 à 1,7 pour cent cette année et pour l’année prochaine, Agoria n’estime plus la croissance qu’à 1 pour cent. La croissance du chiffre d’affaires des secteurs très performants, comme la première transformation des produits métalliques, a fortement reculé en 2018. D’autres secteurs s’inscrivent également en recul. Ainsi le chiffre d’affaires de l’industrie automobile s’est-il contracté de 3 pour cent cette année. Les mesures du gouvernement, comme le saut d’index et le tax shift, ont fini d’exercer le gros de leur impact.

2017 : 5.017 emplois supplémentaires

Les créations d’emplois faiblissent elles aussi. Selon les derniers chiffres de l’ONSS, le secteur technologique belge occupe précisément 305.938 personnes. Entre début 2015 et fin 2020, l’industrie technologique aura créé en tout 17.388 emplois supplémentaires. En 2017, quelque 5.017 emplois (chiffre net) ont été créés dans les entreprises technologiques belges. En 2018, nous aurons créé 4.500 emplois (chiffre net). Pour 2019 et 2020, la croissance de l’emploi ne s’élèvera qu’à 2.000 unités. Les postes vacants non pourvus dans l’industrie technologique atteignent un nombre record. « De nombreuses entreprises nous signalent qu’elles ne peuvent honorer leurs commandes en raison de la pénurie aiguë de personnel. Dans ce climat, il doit absolument être remédié au problème des postes non pourvus, » affirme Lambotte.

Les investissements à leur niveau le plus élevé depuis 2010

La part de marché de l’industrie technologique belge progresse également. « Depuis l’été 2015, nous notons pour la première fois en quinze ans un fragile redressement (amélioration de 1,6 pour cent) de la part de marché de la Belgique au sein de l’Union européenne dans l’exportation de produits technologiques. L’Allemagne, la France et les Pays-Bas sont les principaux pays vers lesquels la Belgique exporte ses produits technologiques, » poursuit Lambotte.

Les investissements dans l’industrie technologique se situent à leur niveau le plus élevé depuis 2010. Cette année, ils se stabilisent au même niveau qu’en 2017, à savoir 4,271 milliards d’euros. La croissance concerne surtout la construction mécanique (13 pour cent) et l’électronique (11 pour cent). Les investissements dans le secteur automobile ont fortement baissé cette année (- 14 pour cent) et pour l’année prochaine, Agoria s’attend également à une diminution de 10 pour cent.

Rapport coûts salariaux/valeur ajoutée

La part des coûts salariaux dans la valeur ajoutée s’élève aujourd’hui à 76,3 pour cent et a baissé de 0,4 pour cent en 2017. À partir de 2018, cette part va repartir à la hausse. Nous nous attendons par conséquent à ce qu’à partir de 2019, les créations d’emplois soient à nouveau (beaucoup) moins nombreuses.

Thèmes

  • Wetenschap, technologie

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  • la belgique

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