Communiqué de presse -
Coronavirus – Chiffre d’affaires réduit de moitié, la distanciation sociale désormais la priorité
Près de trois semaines après les premières mesures prises contre le coronavirus dans notre pays, le chiffre d’affaires des entreprises technologiques a diminué de moitié par rapport au mois de mars de l’année dernière. C’est ce que révèle une nouvelle enquête de la fédération technologique Agoria, menée auprès de 190 entreprises technologiques. Marc Lambotte, CEO d’Agoria : « Lorsque vous constatez que le recul du chiffre d’affaires est causé par une baisse de la demande et la moindre disponibilité des travailleurs, alors il est clair que les mesures de distanciation sociale sont strictement nécessaires pour maintenir notre économie en fonctionnement. C’est la seule façon de contenir la propagation du virus et de maintenir nos soins de santé et notre économie debout. Je lance donc l’appel suivant tant aux entreprises qu’aux citoyens : gardez vos distances, sauvez nos emplois. Nous sommes tous dans la même barque, nous devons donc tous prendre nos responsabilités.
Marc Lambotte insiste sur le fait que les entreprises doivent se conformer aux mesures qui leur sont imposées. « Maintenir une distance suffisante (1,5 mètre), telle est la règle. Il ne peut être dérogé à celle-ci que dans les secteurs essentiels. Et même dans ceux-ci, il faut tout mettre en oeuvre pour assurer quand même cette distance », souligne-t-il. De nombreuses entreprises acceptent les règles, mais toutes les entreprises ne peuvent pas trouver à court terme une solution pour garantir cette distance.
Lambotte : « Nous allons aider les entreprises à travailler au maximum de manière sûre et productive, dans le respect de la distanciation sociale, à poursuivre leur production et/ou à la relancer. Pour ce faire, nous allons miser pleinement sur l’échange de nos pratiques et expériences. Cela revêt toute son importance étant donné que la distanciation sociale demeurera très probablement la règle pour les mois à venir, raison pour laquelle une analyse des risques et des solutions correctes doivent absolument être trouvées. »
Chiffre d’affaires : en moyenne, 50 pour cent du chiffre d’affaires de l’année dernière
Le chiffre d’affaires des entreprises baisse surtout en raison de la diminution de la demande et du nombre de collaborateurs disponibles. En moyenne, les entreprises réalisent 49,7 pour cent de leur chiffre d’affaires de la même période de l’année dernière. Il existe toutefois d’importantes différences entre les secteurs. Le secteur des matériaux, par exemple, dont les producteurs de métaux non ferreux, les fonderies et les fabricants de produits métalliques, réalisent encore 73,2 pour cent de leur chiffre d’affaires normal. Marc Lambotte : « C’est dû au fait que des entreprises fonctionnant totalement en continu, dans le secteur des métaux non ferreux, avec des processus de production qui se poursuivent sans interruption, sont classées parmi les secteurs essentiels parce qu’elles peuvent difficilement arrêter leurs installations, sans endommager l'appareil de production.»
Le secteur numérique et des télécoms suit avec 66,1 pour cent. « Dans ce secteur, on parvient à maintenir l’activité à niveau grâce au télétravail. Pas moins de 92 % des personnes actives dans ce secteur travaillent de chez elles. La situation est moins favorable dans l’industrie manufacturière, qui regroupe les entreprises qui fournissent des machines, composants et solutions pour l’appareil de production de l’industrie manufacturière et de transformation. Ces entreprises ne réalisent plus que 15,2 pour cent du chiffre d’affaires de l’année dernière. Quant au secteur de l’aéronautique et de l’aérospatiale, il ne réalise plus que 7 pour cent de son chiffre d’affaires. Près de 60 pour cent des entreprises ne peuvent pas encore estimer quelle sera la perte de chiffre d’affaires pour le reste de l’année. Cela s’explique par le fait qu’il va d’abord falloir vérifier s’il sera possible de poursuivre la production dans le respect des règles de distanciation sociale », précise Lambotte.
Six fois plus de personnes à la maison pour cause de maladie que pour s’occuper des enfants
L’absentéisme dépasse légèrement les 10% dans le secteur technologique et concerne surtout l’industrie manufacturière, où la maladie est presque l’unique raison. L’accueil des enfants ne constitue pas un facteur pertinent dans l’absentéisme. En moyenne, seulement 1,6 pour cent des travailleurs sont absents pour s’occuper des enfants. Dans 74 % des entreprises, aucun travailleur n’est absent en raison des enfants.
En moyenne, 9,8% des travailleurs sont malades à la maison. C’est six fois plus que le nombre de personnes qui sont à la maison pour les enfants. Dans 54% des entreprises industrielles, jusqu’à 10% des collaborateurs sont malades. Dans 60 % des entreprises de services, jusqu’à 10 % des travailleurs sont malades. Dans les secteurs de l’aéronautique et de l’aérospatiale, de la sécurité et de la défense, 19,7 % des personnes sont malades, contre seulement 3,2 % dans le secteur numérique et des télécoms.
Six personnes sur dix travaillent à leur domicile
Le télétravail a presque doublé. Alors qu’avant l’apparition du virus, 33 % des personnes travaillaient de temps à autre chez elles, elles sont maintenant 62 % à le faire. Dans l’industrie numérique, cette part passe de 65% à 92%, dans le secteur des matériaux de 2 à 40% et dans l’industrie aéronautique et aérospatiale de 7 à 55%.
Enfin, l’enquête révèle encore que malgré la crise actuelle, la moitié des entreprises technologiques continuent de recruter et que 94 % des entreprises n’envisagent pas encore de réduire leurs effectifs. La moitié des collaborateurs du secteur sont en chômage temporaire, mais il existe d’importantes différences entre les industries. Dans l’industrie manufacturière, par exemple, 80 % des travailleurs sont en chômage temporaire, tandis que dans le secteur du numérique et des télécoms , il ne sont que 7 %. La taille des entreprises joue également un rôle. Dans les entreprises comptant jusqu’à 500 travailleurs, moins de 28% des personnes sont en chômage temporaire, contre 60% dans les entreprises occupant plus de 500 travailleurs. Par ailleurs, 57 % des entreprises déclarent ne pas encore connaître de problèmes d’approvisionnement.
L’enquête a été menée par téléphone entre le 20 et le 26 mars auprès de 190 entreprises technologiques, dont 65 pour cent dans l’industrie et 35 pour cent dans le commerce de gros et les services. Elles représentent ensemble 27 pour cent de l’emploi et 31 pour cent du chiffre d’affaires du secteur technologique en Belgique. Agoria tiendra cette enquête toutes les deux semaines, sous la forme d’un instantané de la situation.
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Agoria, la fédération de l’industrie technologique, compte près de 2000 membres et offre ses services à tous ceux qui sont inspirés par la technologie. Dans notre pays, le secteur technologique est celui qui enregistre la plus forte valeur ajoutée (30 milliards d’euros en 2019) et la croissance réelle la plus élevée (11,5 % depuis 2015). Plus de 310 000 personnes travaillent dans le secteur technologique. En 2019, le chiffre d’affaires du secteur s’est élevé à 129 milliards d’euros et les investissements à 4 milliards d’euros.
Les services et positions d’Agoria portent sur la politique de gestion des talents, le développement de marchés, la réglementation, la digitalisation, les écosystèmes intelligents, l’infrastructure, l’industrie manufacturière, le climat, l’environnement et l’énergie. Avec « Be the change », Agoria mise fortement sur les effets bénéfiques de la digitalisation sur le marché du travail. Agoria est le sponsor principal de l’Agoria Solar Team, une équipe de 20 étudiants belges qui briguera à nouveau le titre de champion du monde de la conduite de voitures solaires en Australie en 2021. Agoria emploie environ 200 collaborateurs à Bruxelles, Anvers, Gand, Liège et Charleroi. Marc Lambotte est le CEO de l’organisation. Plus d’infos sur www.agoria.be.